Réponse à l'ambiguïté concernant le fait que le Négus n'aurait pas gouverné avec ce qu'Allah a révélé, et que malgré cela il serait resté musulman

Publié le par Abd Allah Al-firansî

 

Louange à Allah. Que la bénédiction et la paix d’Allah soient sur notre Prophète Mohammad, sur sa famille, ses compagnons et quiconque suit sa guidée.

Après l’amour d’Allah le Très-Haut et de Son messager, il est nécessaire d’aimer les élus d’Allah et de considérer les ennemis d’Allah comme des adversaires à part entière.

La secte des pseudo-salafis utilise comme argument l’histoire du Négus pour justifier l’appartenance à l’Islam de leurs Tawaghit législateurs, qu’ils soient des gouverneurs, des représentants au parlement ou autres…en disant :

« An-Najashi (Négus) ne gouvernait pas avec ce qu’Allah a fait descendre après qu’il ait embrassé l’Islam, et il est resté ainsi jusqu’à sa mort, malgré cela le Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam) l’a nommé « serviteur vertueux » et il a prié sur lui et a ordonné à ses compagnons de prier sur lui (accomplir la prière mortuaire) ».



Réponse :

Premièrement : Il conviendrait que celui qui argumente au moyen de cette ambiguïté ruineuse, s’applique avant toute chose à l’étayer en nous présentant un texte authentique et clair qui indique avec précision que le Négus ne gouvernait pas avec ce qu’Allah a révélé après qu’il ait embrassé l’Islam. Nous avons étudié de près leurs paroles, de la première à la dernière, et nous n’avons rien trouvé dans leur besace si ce n’est des déductions et des prétentions creuses qui ne sauraient représenter un argument clair ou une preuve véridique, alors qu’Allah -le Très-Haut- dit : « Apportez votre preuve, si vous êtes véridiques ! »
(Sourate 2, Verset 111). Donc s’ils n’apportent pas de preuve de cela, ils ne sont point parmi les véridiques mais au contraire parmi les menteurs.

Deuxièmement : Parmi ce qui est admis entre nous et nos adversaires, est le fait que le Négus soit mort avant que soit complétée entièrement la Législation. Il est évident qu’il mourut avant la révélation de cette parole du Très Haut : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre Religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme Religion pour vous ». (Sourate al-Ma’idah, Verset 3), puisque ce verset est descendu pendant le pèlerinage d’adieu alors que le Négus fut mort bien avant la reconquête de la Mecque (al Fath) comme l’ont relaté al-Hafidh ibn Kathir -qu’Allah lui fasse Miséricorde- ainsi que d’autres que lui. (Voir al-Bidaya d’ibn Kathir volume 4 page 276)

Ainsi, le fait de gouverner avec ce qu’Allah a révélé, consistait alors concrètement pour le Négus à gouverner en suivant et en appliquant ce qu’il lui parvenait de la Religion, parce que l’avertissement dans de telles conditions nécessite que parviennent à la personne concernée les versets du Qor’an. Il est dit dans le Qor’an : « et ce Qor’an m’a été révélé pour que je vous avertisse, par sa voie, vous et tout ceux qu’il atteindra » (Sourate al-An‘am, Verset 19).

De plus, il n’y avait pas de moyen de transport et de communication à cette époque comme c’est le cas à notre époque de sorte qu’il était probable que certaines prescriptions ne parvenaient à une personne qu’après des années, d’ailleurs nombreux sont ceux qui n’en ont jamais eu connaissance, sauf ceux qui étaient attachés au Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam) qui voyageait beaucoup… La Religion était encore récente, le Qor’an n’était pas encore entièrement révélé et la Législation pas encore complétée…

Il y a une indication qui démontre cela clairement : c’est ce que rapporte al-Boukhari et d’autres que lui, de ‘Abdillah ibn Mas‘oud qui a dit : « Nous avions l’habitude de saluer le Prophète pendant la prière et lui nous rendait le salut, et lorsque nous sommes rentrés de chez an- Najashi (Négus), nous avons salué le Prophète et il ne nous a pas rendu le salut. Puis il a dit : la prière est une affaire qui occupe entièrement ». Alors si les compagnons qui étaient auprès du Négus en Abyssinie (Ethiopie actuelle), et qui étaient savants arabophones dans la Religion et qu’ils suivaient de près les informations du Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam), n’avaient pas eu connaissance de l’abrogation de la parole et du salut pendant la prière, alors que la prière est une affaire bien apparente, puisque le Prophète priait devant les gens cinq fois par jour… Qu’en est-il alors pour les autres adorations, prescriptions et peines, qui ne se répètent pas aussi fréquemment que la prière ?

Est-ce que l’un de ceux qui suivent le Shirk de la démocratie de nos jours peut prétendre qu’il ignore le Qor’an, l’Islam et la Religion, au point d’établir un parallèle entre son mensonge et le cas du Négus qui gouverna avant que la Législation ne soit complétée… ?

Troisièmement : Une fois ceci bien établi, il faut donc savoir que le Négus a effectivement gouverné avec ce qui lui est parvenu de ce qu’Allah -le Très-Haut- a révélé, et celui qui prétend le contraire, sa parole ne saurait être acceptée que s’il apporte une preuve : « Dis : "Apportez votre preuve si vous êtes véridiques ! »

Tout ce qu’ont rapporté les gens de science au sujet de cette histoire indique qu’il gouvernait avec ce qu’il lui était alors parvenu de la révélation d’Allah -le Très Haut. Ceci est prouvé par :

Ê Ce qui lui était imposé de suivre de la révélation d’Allah, en conformité au Tawhid et à la Foi en la Prophétie de Mohammad (salla Allahou ‘alayhi wa salam), et le fait de reconnaitre que ‘Issa (‘alayhi salam) est le Serviteur d’Allah et Son Messager… Il s’est effectivement conformé à cela. On peut observer cela grâce à sa lettre qu’il a envoyé au Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam), comme l’a mentionné ‘Omar Soulayman al-Ashqar dans son opuscule : « Le Verdict concernant la participation aux Ministères et aux Assemblées Parlementaires ».

Ê Son allégeance au Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam), et ce qui se rapporte à la Hijra (émigration) : en effet dans la lettre mentionnée ci-dessus, il est rapporté que le Négus a prêté allégeance au Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam), ainsi qu’un de ses fils Ja‘far et ses Compagnons, avec son fils Ariha ibn al-Asham ibn Abjar, en disant : « Si tu veux que je vienne te rejoindre, je le ferai Ô Messager d’Allah, car certes je témoigne que ce que tu dis est la Vérité ».

Il se peut qu’il soit mort directement après ceci, de même qu’il se peut que le Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam) ne lui ait alors pas commandé cela… Tout ceci relève d’hypothèses qui ne sont pas établies avec clarté et évidence dans le récit, et il n’est pas permis de trancher à partir de ces questions ni d’en tirer des arguments, à plus forte raison lorsque c’est pour attaquer le Tawhid et les fondements de la Religion … !

Ê L’assistance qu’il a porté au Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam), à la Religion et aux Croyants : le Négus a effectivement porté assistance à ceux qui ont émigré vers lui, les a secourus et leur a accordé sécurité et protection. Il ne s’est pas opposé à eux, ni ne les a livrés aux Qoraych, alors que les chrétiens d’Abyssinie n’avaient de cesse de s’opposer à eux et de leur nuire, même si les croyants manifestaient leur croyance véridique en ‘Issa (‘alayhi salam)…

Ê Ce qui ressort du récit du Négus, est qu’il était un gouverneur mécréant puis qu’il a embrassé l’Islam alors qu’il occupait sa fonction. Il a manifesté la Sincérité de son Islam par la soumission complète à l’ordre du Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam), en lui envoyant son fils et des hommes de son peuple. Il a également chargé ces derniers de transmettre une demande d’autorisation pour faire la Hijra et le rejoindre. Il a manifesté son désaveu envers ce qui s’y oppose parmi ses anciennes croyances, à savoir les croyances de son peuple et de ses ancêtres… Aussi, il essayait de chercher la Vérité, et d’apprendre la Religion, de s’acquitter de ses devoirs et de se rapprocher d’Allah jusqu’à ce qu’il Le rencontre dans cet état, et tout ceci avant que la Législation ne soit complétée et qu’elle ne lui parvienne entièrement…


Voilà ce qui en réalité ressort de cette histoire, rapportée par les Hadith et les paroles authentiques et établies quant à cette affaire. Et nous mettons au défi ceux qui divergent de nous, d’affirmer, preuve à l’appui en utilisant des arguments authentiques et clairs, autre chose que cela… Quant aux semblants de preuves desquels ils tirent des arguments et en font des analogies trompeuses, ils sont mauvais car sujets à de multiples divergences. De plus, les gens qui se prétendent de l’Islam s’y attachent sans se désavouer de ce qui le contredit, bien plus ils se revendiquent de l’Islam et de ce qui le contredit en même temps, et ils se vantent de cela ! Ils ne se sont pas désavoués de la Religion démocratie comme le Négus s’était désavoué de la Religion chrétienne. Non, au contraire, ils ne cessent de vanter la démocratie, de la louer, de la justifier aux gens et de les appeler à embrasser cette Religion mauvaise. Ils font ainsi d’eux-mêmes des Seigneurs et des divinités qui légifèrent pour les gens en fait de Religion, ce qu’Allah n’a pas permis. Ils participent à leur législation mécréante qui est établie conformément aux clauses de la constitution, ils s’accordent entre eux sur leur Religion mécréante, avec leurs représentants, ministres et autres qu’eux parmi le peuple. Ils insistent sur l’association et s’entêtent avec cela, de même blâment ceux qui cherchent à la combattre, à s’y opposer et à la détruire… Et ils font tout cela, alors que la Religion a été parachevée, et que leur sont parvenus le Qor’an, la Sunna et les paroles des Pieux Prédécesseurs.

Alors par Allah… Ô Homme juste ! qui que tu sois… cesse de faire cette mauvaise et injuste analogie qu’ont forgé des groupes égarés comme les pseudo-salafis entre la manière de gouverner des Tawaghits actuels… et l’Histoire d’un homme qui a embrassé l’Islam, a cherché la Vérité, et a essayé de soutenir la Religion, avant que la Législation ne soit complétée et ne lui parvienne entièrement…

Que de différences entre les deux ! …


« Par Allah, les deux choses ne s’accordent pas et ne se rejoindront pas,
Aussi longtemps que les plumes du corbeau ne blanchiront pas. »


Oui, elles se rejoignent et se valent, mais pas dans la balance de la Vérité… Mais dans la balance des fraudeurs qu’Allah a rendus aveugles, et qui suivent la Religion démocratie qui invalide le Tawhid et l’Islam.

« Malheur aux fraudeurs qui, lorsqu’ils font mesurer pour eux même exigent la pleine mesure, et qui lorsque eux même mesurent ou pèsent pour les autres, [leur] causent perte. Ceux-là ne pensent ils pas qu’ils seront ressuscités, en un jour terrible. » (Sourate al-Moutaffifin, Verset 1 à 5)

Et Allah est plus savant.

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